Au Sud de Paris, la révolution industrielle dans la région de la Beauce n’a été qu’agricole du fait de la richesse de ses sols et de sa faible topographie, devenant le “grenier à blé de France”. Cela a engendré un appauvrissement de son paysage rural et de son activité économique. Aujourd’hui, la région est attractive pour le bas coût du foncier, la relayant au rôle de “zone-dortoir” de Chartres, d’Orléans et de Paris. La profusion du rêve pavillonnaire à bas coût vient à son tour défigurer le paysage. Quel est l’avenir de l’identité territoriale et architecturale de ce territoire marginalisé? La révolution numérique qui se profile et la proximité avec les métropoles actives – valorisant le télétravail –, font de la Beauce une région attrayante qui nécessite aujourd’hui des infrastructures. Pour cela, le projet propose la réouverture aux voyageurs de la ligne de fret Chartres-Orléans traversant la région. Les néo-ruraux s’y installent et diversifient leurs activités: un mode de vie qui lie le numérique et l’agriculture. La réactivation par une densification et la réhabilitation du patrimoine à différentes échelles – bâti, paysager et urbain –, deviennent une réponse au mitage et révèlent l’identité de la région. Theuville, un village de 800 hab. maintenant situé à 1h20 en train de Paris, en est un projet pilote. L’espace public, les équipements – gare, école –, les espaces de travail, ainsi que la densification qui se réapproprie les techniques vernaculaires et les matériaux locaux, viennent dynamiser tout en recréant un centre bourg.