C’est au cœur de la région la plus au Nord de l’Arménie que se situe Ijevan, ancien pôle industriel soviétique et autrefois dernier arrêt avant d’accéder en Azerbaïdjan. Lieu charnière entre les plaines rurales et la ville, son site ferroviaire est voué à l’abandon depuis 1989 en raison du contexte géopolitique, laissant la région enclavée.
Le projet propose la réaffirmation de l’essence du lieu, par la création d’un parc public et productif. Le site se structure tout au long d’un parcours en trois actes, chacun dialoguant avec l’existant.
Marquant l’entrée, la gare abandonnée est réaffectée en marché régional, et remise en valeur par la création d’une place urbaine. En second temps, un jardin ludique développe un cheminement stratifié offrant des espaces publics et cultivables appropriables par les habitants. Enfin, s’amarrant sur le site en provenance des vergers, un nouvel édifice : la coopérative Ori-lab ; alimentée des fruits de la région par voie ferroviaire. La linéarité du bâtiment exprime les étapes du processus de transformation long et rigoureux d’un savoir-faire artisanal local. Les rails, actuellement simples traces dans le territoire, sont alorsréaffirmés comme élément moteur du site, qui se laissera lui-même distiller par le temps.
Le projet prend ainsi profit des infrastructures territoriales afin de développer une couture géographique et sociale. Le site de la gare d’Ijevan, jadis dernière halte avant de sortir du pays, se présente alors comme un nouveau départ pour la région.