Mise en oeuvre d'une préfabrication esthétique et durable

David Hoffert, Alexandre Tiarri

Groupe de suivi:
Franz Graf (architecte)
Eugen Brühwiler (ingénieur)
Yvan Delemontey (architecte)

Aujourd’hui, l’architecture fait face à une indispensable transition vers la durabilité. Ce défi environnemental pousse à un emballage extrême des bâtiments, audétriment d’une visibilité de la structure. Bien qu’efficace, cette multiplication de couches de l’enveloppe impacte pourtant l’environnement par une utilisation importante de matériaux. Peut-on alors répondre aux enjeux de notre temps en abandonnant la « boîte isolée » ?

Le projet prend le contre-pieds des pratiques actuelles par l’exploration de matériaux novateurs. Délaissé de la traditionnelle couche isolante, le nouveau système constructif replace la structure porteuse au premier plan. Il redéfinit la notion de façade et lie d’avantage extérieur et intérieur. La structure répète des éléments préfabriqués en CFUP (composite-cimentaire fibré ultra performant) : béton d’un nouveau genre, plus durable, aux épaisseurs minimales. Cette nouvelle préfabrication vise à une cohérence prégnante entre forme et matière ; elle est dite « esthétique ».

Cette exploration prend forme dans la sauvegarde de la Station Fédérale de Recherche Agronomique – icône redécouverte de la préfabrication en béton des années 1970 en Suisse – édifiée par Heidi et Peter Wenger. En effet, l’intervention propose, par une extension, un forum pour l’agriculture et l’alimentation de demain, qui regroupe diverses activités : recherche, enseignement, logement et maison de la découverte. Sa typologie de tour sur galette donne un signal fort dans le paysage de l’Arc lémanique et proclame une symbiose entre programme architectural et construction en réponse aux enjeux actuels.