Théophile Legrain

Dans un contexte paradoxal de réduction des flux migratoires mais de fermeté politique aux frontières, certaines communes frontalières se retrouvent dans des situations délicates. C’est le cas de Briançon, ville de 13’000 hab. qui a vu transiter plus de 7000 ”migrants” depuis 2017. Suite au départ de l’armée en 2008, la municipalité lance le projet ZAC-cœur de ville dont l’ambition est de créer un nouveau centre-ville. Le complexe d’habitations et d’accueil vient s’insérer dans ce vaste chantier.

Le projet propose trois façons d’habiter: la maison, le logement collectif et l’auberge. En retravaillant le thème du logement en série, les typologies offrent une succession d’espaces en enfilade s’ouvrant sur le paysage lointain et garantissent une gradation de la privacité. Lieux fédérateurs, les ateliers solidaires et le marché couvert donnent sur un espace public: une place minérale au cœur du quartier et un parc en contrebas, qui relie le projet et le nouveau tissu urbain. Hospitalité et mixité pour sortir de l’étiquette “sociale” du logement et permanence pour proposer une réponse pérenne à l’accueil des migrants: tels peuvent être les deux objectifs d’une architecture visant une intégration optimale.