Organicité et atemporalité: l’ensemble bâti de Michel Magnin à l’Expo 64

Réhabilitation de l’héritage expérimental de la vallée de la Jeunesse, Lausanne, VD

Darine Dandan, Anouar M'Himdat

Groupe de suivi:

Franz Graf (architecte)
Bruno Marchand (architecte)
Giulia Marino (architecte)
Catherine Menzel (architecte)

Les plus anciens habitants lausannois l’identifient à l’Exposition Nationale Suisse 1964 (Expo 64), les plus jeunes, eux, ne se doutent même pas de son existence. La vallée de la Jeunesse se dissimule dans un tissu urbain qui ne la prend plus en compte et qui a évolué de façon incohérente en ses abords, limitant toute lisibilité de sa présence. Cette coulée verte est pourtant un réel atout pour Lausanne: elle permet de relier le nouveau cœur urbain de Malley, en plein essor, et le futur développement de Sévelin, aux rives de la plaine de Vidy par une promenade qualitative et continue. 

Le projet propose de renforcer l’attractivité de la Vallée en clarifiant ses abords ainsi qu’en valorisant la promenade, grâce à des lieux de pause qu’elle propose. Ces derniers se caractérisent en particulier par la réhabilitation du joyau architectural qui a fait partie de l’Expo 64: l’ensemble construit par Michel Magnin en 1964. Ce complexe d’objets de valeur exceptionnelle fait partie intégrante du parcours de la Vallée. Malheureusement, il est aujourd’hui occupé par des fondations privées qui en limitent l’accès à tout visiteur et privatise la large place en contrebas. 

Le projet vise à rendre public l’ensemble afin que le plus grand nombre puisse profiter de ce lieu redynamiser par un programme d’expositions, de galeries, où il est possible de déambuler et d’apprécier le patrimoine bâti. Il s’agit également d’intervenir sur la composition même du lieu qui s’est vu entravée par de multiples interventions insensibles à ses qualités spatiales initiales – interventions qui se basent sur une étude attentive de l’état d’origine et des références architecturales du concepteur, Michel Magnin. On parle ici de la composition spatiale, de l’organicité des formes fluides, de l’apport de lumière et de la légèreté apparente du volume bâti caractérisée par une continuité du rez intérieur/extérieur qui a aujourd’hui complètement disparu.