Au milieu de la plaine aride du Haouz, Marrakech était une oasis; une machine environnementale conçue et maintenue par l’homme, générée par l’adéquation de ses figures: l’eau, l’arbre et le mur. Cette forme reposait sur une pondération des ressources, ainsi que sur une équité et cohésion sociale.
Aujourd’hui, la nappe phréatique, source de l’oasis, se détériore sous l’extension urbaine croissante et la mutation des pratiques liées à l’eau. Les classes populaires, victimes de ce déclin, sont privées de leurs droits fondamentaux d’accès à cette ressource. Pour pallier ce manque, le pays se tourne vers les montagnes afin d’exploiter au mieux l’eau de surface, grâce aux barrages.
Le projet s’ancre dans cette transition territoriale. Il veut allier ces nouvelles infrastructures avec une architecture publique et sociale. Le projet conçoit un réseau de petits barrages habités qui se placent en amont de Marrakech, sur l’oued Issil. Ils contrôlent le flux de l’oued et stockent l’eau. Chaque barrage offre ainsi un lac et un centre accessible pour les agglomérations informelles aux alentours. Ils connectent les localités autrefois séparées par l’oued, tout en étant au coeur d’une nature qu’ils génèrent par leur présence. Entre ces deux mondes, à l’ombre du soleil brûlant, les contreforts abritent les équipements et espaces publics nécessaires aux habitants. La vie communautaire prend place dans ces espaces privilégiés tournés vers la végétation et à l’abri des regards. Les éléments d’eau, d’arbre et de mur construisent cette nouvelle machine environnementale, restituant à ces localités une essence d’oasis.