Simon Ruey

La ville de Porto a subi une évolution radicale ces 10 dernières années. L’essor du tourisme ainsi que la spéculation immobilière ont fait que le prix d’un loyer ne correspond plus à la réalité économique portugaise. Entre l’éviction des classes sociales moyennes et inférieures vers la périphérie ainsi que l’impossibilité des jeunes d’accéder à un logement décent à prix raisonnable, la construction d’un nouveau type de logement est nécessaire.

Comment peut-on alors créer des logements de qualité pour la population résidente qui dispose de moyens financiers limités, tout en s’adaptant à la morphologie existante de la ville ainsi qu’à la culture de ses habitants?

A Porto, le tissu urbain fait qu’à l’arrière des maisons bourgeoises, de grands espaces vides sont délaissés. A l’image des habitations populaires nommées « ilhas », ce projet vise à densifier les « quarteirões » vers leur intérieur et d’en réactiver leur coeur. En rendant ces derniers perméables, on offre à la ville de nouveaux espaces publics tout en intervenant sur l’isolement et la ségrégation d’une couche de la population.

Fidèles à une culture mêlant le rural à l’artisanal, ces nouveaux logements profitent de leur situation et de leur caractère d’arrière-cour pour former des typologies évolutives qui favorisent les initiatives individuelles et collectives. Ce projet propose alors une architecture entre permanence et adaptabilité quand, lorsque contrôlée, la densification n’est plus un problème nécessaire mais l’opportunité de création d’espaces collectifs de qualité.