Malgré l’urgence environnementale que représente l’effondrement de la biodiversité, les villes continuent d’être des espaces difficilement compatibles avec lesfonctionnements écologiques naturels. Il devient urgent d’intégrer les notions de conservation et de régénération des écosystèmes dans le processus de conception, où le non-bâti prend une signification aussi importante que le bâti. Il apparaît essentiel de placer l’écologie des espaces au même niveau que l’architecture. Dès lors, comment rendre pérennes les écosystèmes naturels tout en prenant en compte les approches de densification qui sont les enjeux actuels des urbanistes et architectes ?
À Berlin, sur le terrain désaffecté de l’ancien dépôt ferroviaire de Pankow, la faune et la flore locales réinvestissent les lieux depuis plus de 20 ans. Mais face à la pression immobilière, cet espace naturel est voué à disparaître au profit d’un nouveau quartier. Le projet propose une vision alternative de l’occupation du site par la limitation du développement urbain afin d’en conserver les qualités écologiques naturelles. Le nouveau quartier est alors conceptualisé comme une lisière en bordure du site, en tant qu’écosystème de transition, de rencontre, entre celui de la ville et celui de la nature. Les volumes bâtis s’élèvent progressivement sur pilotis afin de libérer le sol, dans lequel viennent s’enraciner différents paysages écologiques permettant de régénérer de la biodiversité.