Le collier urbain de Belfast

Olvier Monteil

Groupe de suivi:

Kersten Geers (architecte)
Roberto Gargiani (historien)
Boris Hamzeian (architecte)
Philipp Esch (architecte)

Situé entre les quartiers périphériques de Shankill et des Falls à Belfast, un mur de séparation est devenu un des marqueurs du tissu urbain. Il s’agit d’un artefact des “Troubles”, la période de guerre civile entre les protestants loyalistes et les catholiques indépendantistes de l’Irlande du Nord.

Sa présence, jusqu’ici synonyme d’une planification de l’urgence, semble toutefois l’opportunité pour une stratégie nouvelle de construction de l’espace urbain. Non sans rappeler la situation de Berlin dans les années 1970, la présence du mur s’accompagne, ici aussi, de vides.

On propose désormais de les investir et de recoudre le tissu au moyen d’un collier urbain. Cette stratégie, qui prévoit le développement de quatre “Grossformen” le long du mur, réemploie les principes théoriques énoncés par Ungers et mis en pratique pour le projet du Landwehrkanal.

Ce collier se définit en un ensemble d’objets architecturaux singuliers dont la thématisation formelle provoque une transformation aggressive de leurs contextes. Toutefois, cette autonomie est largement dépendante de la relation de chaque “Grossform” au mur, parcimonieusement découpé à leurs rencontres. Il est l’outil contextuel par lequel sont conçus ces objets autonomes.

Dans le but d’injecter densité et agitation métropolitaine, chacun des bâtiments présente une dualité programmatique. On y trouve à chaque fois du logement ainsi qu’un programme annexe public dont la substance et la disposition dépend de la nature de la relation au mur.