Datchnikis urbains

Les jardins habités de Moscou

Charles Duwig

Groupe de suivi:
Jeffrey Huang (architecte)
Philippe Thalmann (économiste)
Florence Graezer Bideau (anthropologue)

 

C’est comme un rituel : le printemps sonne le retour d’une pratique dont seuls les Russes ont le secret, celle de (re) vivre à la datcha. Ayant séduit les citadins depuis près de deux siècles, la datcha offre le lopin de terre qu’il est possible de personnaliser. Celle-ci a en outre permis aux Russes de survivre à plusieurs crises alimentaires au XXe siècle, en déployant un réseau alternatif de micro- producteurs, les datchnikis.

Hélas, cette manière d’habiter n’est possible qu’en été et il est souvent difficile de quitter sa datcha pour retrouver son appartement en ville. Dès lors, nul échappatoire jusqu’à la prochaine douce saison.

Penser une typologie d’habitat permanent et urbain qui s’inspire de la culture datchnik, c’est repenser notre rapport au sol, c’est retrouver une certaine autonomie tout en habitant la ville. Le projet imagine l’émergence d’une société parallèle, basée sur la collaboration de datchnikis urbains, souhaitant développer des économies locales et domestiques et riches des synergies entre leurs différents savoir-faire.

Un habitat bioclimatique ou microcosme, composé d’un réseau de serres adaptables et flexibles, logera les micro-habitations semi-autonomes et personnalisables qui partageront jardin et espaces communautaires. Cette prototypologie trouvera à s’exprimer dans les interstices du centre-ville de Moscou, à l’instar du quartier d’”Octobre Rouge”, surface d’expérimentation, dont les parkings seront investis par ces nouvelles communautés pro-actives.