Arlecchinata a porta volta

La mise en scène du Jardin

Laura Bornet

Groupe de suivi:
Luca Ortelli (Architecte)
Luca Pattaroni (Sociologue)
Valentin Bourdon (Architecte)

C’est par les différentes épaisseurs politiques et territoriales particulières de ce site que le projet s’est développé sur le thème de la mémoire. Les ruines, fragments hérités des bombardements qui encerclent ce lieu de nos jours, témoignent de la deuxième guerre passée. Lea Garofalo, le nom que porte ce jardin, rappelle que cet espace a été attribué en la mémoire d’une victime de la filière clandestine de la ‘Ndrangheta, qui résidait dans la maison voisine.

A l’image du territoire-palimpseste, le projet utilise les empreintes pour construire la mise en scène du jardin : de la superposition des traces laissées par le bâti du passé émerge la définition des espaces végétalisés. D’une part, cette délimitation spatiale rend lisible la richesse historique du site. D’autre part, elle offre différentes expériences du jardin dans une succession scénographique de pièces en plein air. Le caractère de chacune des pièces se fait par la diversité des plantes – spécifiques à chaque espace – ainsi que par les variations de la lumière, travaillée par gradients dans les différentes couvertures. Le langagearchitectural répond à celui de la ruine, proposant des variations de l’appareillage de la brique et de la pierre dans un jeu d’opacités et de transparences.

Cette lecture archéologique et théâtrale du lieu permet de diverses utilisations et appropriations, mais n’a pas de programme. Ceci est un jardin ; il accueille celui ou celle qui souhaite s’y rendre.