Pyrénées fécondes

Une bergerie de haute montagne

Elsa Gaugué

Groupe de suivi:
Alexandre Blanc (architecte)
Nicola Braghieri (architecte)
Johannes Natterer (ingénieur)

Dans les Hautes Pyrénées, à quelques 2000 mètres au-dessus de la mer, un immense troupeau de brebis broutent l’herbe verte du printemps. Elles ne sont plus toutes seules dans la montagne : une famille d’ours s’est implantée désormais dans la forêt, non loin de là. Les bergers ont bien l’intention de trouver une manière de faire coexister ensemble le troupeau et les prédateurs.

Pour se faire, une ruine monumentale en pierre viendra accueillir le projet : une bergerie pour protéger le troupeau et une fromagerie pour soutenir l’économie pastorale de la région.

Livrée au vent qui l’érode, cette ruine est rongée par le temps. Gel et dégel successifs provoquent l’éclatement des pierres. Les arches tombent les unes après les autres. Afin de stopper la dégradation du bâtiment, le projet imagine une grande charpente en bois recouvrant la ruine, comme le fait une prothèse dans un corps malade. La toiture recoud peu à peu le site. Le bâtiment se fond intimement avec le paysage accidenté.

A l’intérieur de la halle, les moutons attenden
t leur tour au rez-de-chaussée pour la traite. Le lait est stocké dans une cuve, thermisé dans un chaudron, égoutté puis pressé pour être formé en fromage. Le lendemain matin, on apporte les meules dans les caves d’affinage en pierre afin qu’elles sèchent durant toute la saison.

Les soirs venus, bergers et randonneurs se réunissent sous la couverture oscillante en noisetier. Ils profitent de la chaleur du refuge ou dorment à la belle étoile, abrités des vents.