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Des carrières abandonnées aux centres de données : un nouvel écosystème

Matthieu Brasebin

Groupe de suivi:
Harry Gugger (architecte)
Dieter Dietz (architecte)
Augustin Clément (architecte)

Vestiges de l’extraction massive de ressources minérales, les carrières abandonnées et leur lacs dépravés constituent des paysages altérés et instables, pourtant magnifiques.

Offrant une seconde vie à ces infrastructures obsolètes, les centres de données instaurent un nouveau paradoxe. Celui d’une existence non plus compromise par l’épuisement de ressources matérielles, mais renouvelée par le stockage de données immatérielles.

La typologie proposée définit une interface flottante entre le lac et la carrière. Elle se déploie selon une matrice spatiale évolutive, adaptable aux besoins croissants du stockage de données. Décomposée en éléments modulaires qui abritent les serveurs numériques, cette grille encadre de vastes patios, articulés en toiture par une promenade publique. Ces places, qui profitent de l’eau chaude produite par les serveurs pour accueillir divers programmes productifs, définissent une multiplicité de milieux au cœur de cette nouvelle infrastructure. Ensemble, elles constituent une séquence d’espaces uniques revalorisant les eaux grises de la carrière, jusqu’alors déchues.

Ainsi se forme un nouvel écosystème. Celui de la réappropriation de paysages délaissés, dont la valorisation par une infrastructure globale et générique apporte à chaque carrière donnée, une réponse locale et spécifique.