Dequaire, Margaux

L’enclavement du territoire d’Évian-les-Bains, entre lac et montagne, a également été la source de son développement. Issue d’un paysage composé des Alpes, du plateau de Gavot et du lac Léman, l’eau d’Evian a toujours été, depuis sa découverte, le moteur de la ville. D’abord ville thermale de soins et de loisirs, elle a maintenant varié ses activités grâce à l’exportation de son eau, l’exportation de la marque Evian. L’image de la ville se fait à travers celle de la bouteille, vendue et reconnue dans le monde entier.

Or aujourd’hui, l’eau a quitté la ville. A quand un programme contemporain pour la célébrer?

Le front du lac dessine la mise en scène de la ville, sa volonté de rayonner au-delà de ses limites, de s’affranchir des frontières. Au-devant de la scène, un sol artificiel a peu à peu gagné sur l’eau, coupant toute relation directe entre la ville et le lac. Il faudra s’emparer de cet espace d’entre-deux, sans identité, n’appartenant ni à l’un, ni à l’autre, pour le requalifier. L’eau est le principal thème. Se mettant en scène, l’eau minérale, l’eau de pluie, l’eau du lac et l’eau de distribution publique seront les acteurs d’un spectacle liquide, éphémère et sophistiqué, auquel les spectateurs pourront prendre part. Le bâtiment se proclame symbole de la ville. Il offre une scène de prédilection, où la transparence révèle explicitement tous les mécanismes de la mise en scène de l’eau.