Tokyo est marquée par une importante rupture d’échelle entre ses quartiers. Si le long des grandes artères animées, les tours fleurissent, il suffit de s’enfoncer dans les ruelles qui bordent ces axes pour découvrir un tissu résidentiel à échelle humaine. Dans ces quartiers, habitations basses, café, petits commerces et ateliers s’entremêlent.
Aujourd’hui, avec la parcellisation et la densification, la maison nippone s’isole et tend à devenir un domaine purement domestique, imperméable au monde extérieur. De nouvelles problématiques émergent. Comment vivre ensemble dans ce contexte dense ? Que deviennent les limites ? Comment l’espace privé doit-il s’adresser à l’espace public ?
Le projet éclot dans l’ouest de Tokyo, à Koenji. Sur une petite parcelle, quatre logements s’articulent autour d’une fabrique de vêtements, en lien avec les besoins du quartier. La ruelle qui borde le terrain sur la droite se dilate jusqu’à devenir un jardin. Si la fabrique présente un lien étroit avec l’espace urbain, les logements s’en détachent légèrement grâce à leur surélévation. Un engawa tisse ensemble les différentes entités et tente de redéfinir l’interface entre le dedans et le dehors. Il établit également une relation poétique avec le jardin.
Un réseau continu d’écarts et de vides s’infiltre dans le projet qui devient poreux à l’air et à la lumière. Le vide agit comme un liant et génère inévitablement des relations entre les voisins. Imprégné d’une vitalité intense, il transcende les limites du lot et ouvre le projet sur le paysage urbain qui l’entoure.