L'interstice comme liaison dans le logement collectif

Sa mesure et ses liens (Neuchâtel).

Laure Pieren

Groupe de suivi:

Marco Bakker (architecte)
Bruno Marchand (architecte)
Marie-Luce Jaquier (architecte)
Götz Menzel (architecte)

Notre façon de vivre ensemble ne cesse d’évoluer tandis que les conventions figent notre manière d’habiter. Par le projet proposé, de nouveaux logements sont imaginés pour des constellations familiales, telles que monoparentales et recomposées. Entre la zone piétonne du centre de Neuchâtel et le terrain de jeux de la Boine, le bâtiment prend place et les relie par un escalier. Il articule des espaces extérieurs aménagés et animés par des espaces communs et collectifs, situés au rez-de-chaussée, tels qu’une salle de poterie, de musique, d’anniversaire et un petit café-théâtre, favorisant ainsi l’interaction avec les bâtiments avoisinants dont la crèche et le centre des loisirs en amont.

A l’intérieur, l’espace épouse les contours du quotidien, entre l’individu et la communauté, les limites deviennent liaisons. Les interstices, en tant qu’espaces dérobés, s’insèrent entre les chambres et les appartements venant préserver les degrés d’intimité des différentes pièces. Ils se déclinent à chaque étage en espaces communs traversant le bâtiment de part en part, instaurant une relation forte avec l’extérieur; ainsi trois corps de bâtiment se démarquent établissant un dialogue avec le tissu urbain moyenâgeux. En construisant la limite, en lui donnant de l’épaisseur, l’interstice modèle l’espace générant ainsi des événements spatiaux dont les configurations sont propices au repli ou au partage.