L'hyper est mort. Vive l'hyper

Isabelle Cochelou, Loris Vendrami

Groupe de suivi:

Roberto Gargiani (architecte)
Kersten Geers (architecte)
Béatrice Lampariello (architecte)
Catherine Gay Menzel (architecte)

Le tissu pavillonnaire s’étend et se répand. Continu. Homogène.

L’hypermarché s’annonce. Gigantesque, il s’affirme dans le paysage périurbain monotone et surpasse cette condition préexistante. Il attire les foules et leur offre les denrées nécessaires. On y trouve “tout sous le même toit”. Un bâtiment banal, pourtant monumental, à l’image d’une société de consommation qui n’est aujourd’hui plus la nôtre. Sa fréquentation diminue. L’hypermarché suffoque.

Après avoir tout acheté sous le même toit, pouvons-nous tout y faire?

Au Sud de Paris, le toit s’est libéré de ses murs qui le rendaient aveugle et flotte dorénavant à quelques mètres du sol. Seule la parcelle délimite ses contours et semble le couper brusquement dans son élan d’expansion. Il flirte avec l’infini.

Cette gigantesque toiture de verre et d’acier abrite un univers unifié et tempéré. Une ossature rythmée, contenant les programmes les plus divers et les plus diversement placés. Les évènements s’y déroulent simultanément et s’enchaînent sans cesse. Ce n’est ni un hypermarché, ni un équipement sportif, ni des bureaux mais tout cela à la fois. L’hyper définit un nouveau champ des possibles.

Le toit abrite les fonctions autant qu’il les alimente en énergie. L’énergie et les données sont récoltées, traitées et redistribuées pour la survie de l’hyper.

C’est un lieu suspendu dans le temps et l’espace. Un lieu de médiation face au quotidien bipolarisé par le domicile et le lieu de travail. L’hyper transcende son statu quo.