En face de la nouvelle gare des Eaux-Vives, en bordure du centre-ville de Genève, se trouvent deux îlots édifiés au tournant du XXe siècle dont un n’est pas entièrement fermé. En opposition à la morphologie plus ouverte et poreuse du bâti avoisinant, le projet complète l’îlot entamé avec un bâtiment de logement en forme de U générant ainsi une grande cour avec ce dernier. Dans un second temps, le projet propose un deuxième immeuble en forme de plot qui articule le nouvel îlot avec l’ordre rectiligne du nouveau quartier de la gare, à travers une petite place s’ouvrant vers l’Est.
Le bâtiment-îlot sera réalisé avec des façades porteuses en pierre isolée par l’intérieur. Deux types de pierres sont mises en œuvre. La molasse tendre de Villarlod constitue la masse principale de la façade, tandis que le calcaire dur d’Hauteville est employé dans les parties les plus sollicitées mécaniquement, et par les agents atmosphériques. L’approche constructive vise à allier la pierre massive avec des moyens de construction conventionnels dans l’optique de démontrer la validité de ce matériau dans la pratique architecturale courante et banale. Ainsi, les éléments de contreventement, les planchers et les balcons préfabriqués sont prévus en béton armé. Avec deux formats de fenêtres et deux dimensions de meneaux, le projet cherche une importante standardisation des éléments de construction afin d’atteindre une économie capable de rendre accessible le faste de la pierre au plus grand nombre.