Les stations-essence parisiennes sont des portes. Leur langage pénètre le terreau architectural parisien, lequel fait alors émerger des variations morphologiques urbaines. L’une de ces stations, insérée au rez-de-chaussée du 48 bis rue Custine dans le 18e arrondissement, est vouée à une mort certaine, incessamment réincarnée en supermarché. En s’aventurant dans les entrailles de cet échantillon, on découvre qu’il est physiquement greffé à un parking couvert déployé sur sept étages. Ce bâtiment, héritier d’un même vocabulaire, évolue dans toute la profondeur de son îlot et expose ses extrémités aux rues qui le bordent.
“Crash Custine” considère que ce dispositif typologique et programmatique offre la possibilité d’une traversée au sein de l’îlot parisien. A plus large échelle, la percée Sud-Nord, Nord-Sud de “Custine Automobile” s’inscrit comme une séquence urbaine dans une longue promenade reliant le Sacré-Coeur à Jules Joffrin. L’existant est dès lors découpé, démoli, recomposé, reconstruit, et ses qualités scénographiques s’éveillent, rythmées par de nouveaux espaces de transitions dessinés dans l’horizontalité et la verticalité, jusqu’à s’inviter dans les cours intérieures voisines. La voiture continue de vivre grâce à la conservation partielle du parking magnifié autour duquel croissent et gravitent de nouvelles appropriations, qu’elles soient intimes ou solennelles, des explorateurs nouveaux. “Crash Custine” est un passage atmosphérique où les odeurs, les textures sonores, les regards, l’organique et le mécanique s’entrechoquent et/ou s’apostrophent.