Plus qu’un simple refuge, la maison a toujours eu pour but de créer un espace de cohabitation dans lequel les gens peuvent se reproduire. Dans la société actuelle, l’état capitaliste a pour intérêt de promouvoir la propriété privée afin de contrôler la famille. Le travail domestique et la reproduction de la vie sont dits naturels, dépolitisés et donc réalisés dans la sphère privée. Comme la question du logement est motivée par la nécessité de contenir la famille, une nouvelle solution peut être proposée en redéfinissant les limites physiques et économiques de la maison. Comment vivre ensemble dans une société où le travail domestique est partagé par tous et donc réduit au minimum? Comment questionner le rôle paternaliste de la famille nucléaire et développer des formes de vie allant au-delà des schémas traditionnels?
A Bâle, le projet transforme une friche industrielle en nouveau foyer communautaire. Il reprend le langage industriel du site en proposant un socle de logements à patio qui assume son indépendance, mais reste en relation étroite avec le tissu urbain. Au lieu d’être structuré comme une unité familiale autonome, le logement est composé de cellules privées, organisées autour d’espaces collectifs partagés. Suivant le Rhin, le projet se développe horizontalement en créant une structure d’habitation égalitaire qui cherche une nouvelle forme de domesticité, dans laquelle le partage est avant tout un acte de solidarité et de nécessité.