Les formes de la ville et les pratiques funéraires incitent à repenser la construction physique et sociale du cimetière occidental pour que celui-ci soit en accord avec notre époque.
« Parking arboricole longue durée » est une forêt urbaine qui pousse sur un cimetière. Les corps sont enterrés en pleine terre afin de reprendre contact avec la nature et le sol. La proposition s’insère sur le site du grand parking automobile en plein air qui se situe entre la ville médiévale et la gare d’Yverdon. Ces deux pôles font paradoxalement de cette place vouée au stationnement l’axe piéton le plus traversé de la ville.
Le projet, qui représente un cadre contemporain et collectif, permet d’amener la nature en ville et d’en faire un espace solennel en lieu et place d’un revêtementbitumineux et stérile. Une fine structure métallique élancée qui se confond avec les troncs des arbres clôt cet espace vert. Les proches du défunt font pousser un arbre d’une essence indigène dans la pépinière puis le plantent dans la forêt urbaine sur une grille générique de 3×3 m à l’occasion d’un enterrement. Chaque essence d’arbre poussant de façon différente, la forêt aura un aspect sauvage sur une grille orthogonale.
La plantation de l’arbre est ainsi une nouvelle forme de procession qui dialogue avec le temps et symbolise la vie après la mort. La structure contenant la forêt urbaine accueille des programmes relatifs aux thèmes de la forêt et du cimetière – pépinière, chapelle, cabane de jardinage – et des programmes publics – marché, buvette, vestiaire – qui amènent une dimension multifonctionnelle au lieu.